L'islamophobie en France - rapport national 2017
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Deux ans après les sanglants attentats de janvier et novembre 2015, 2017 a été l’année de deux élections majeures, de débats publics irrationnels menés par une idéologie d’extrême droite normalisée et d’institutions fébriles. Le racisme anti-musulman a encore une fois été un élément central des débats qui ont précédé les élections présidentielles et législatives. Les candidats, bien que recherchant les voix de citoyens en pleine défiance envers les élites politique du pays, n’ont pas vraiment répondu à leurs attentes socio-économiques ni donné des raisons d’espérer. Loin de là. La politique identitaire et la surenchère sécuritaire ont polarisé davantage la société française et les musulmans continuent donc d’être les boucs émissaires des échecs des gouvernements successifs. Du point de vue de la sécurité, la menace terroriste permanente continue d’être traitée uniquement sous l’angle de la répression sans jamais s’adresser aux racines du problème ni en tentant de répondre à la question du « pourquoi? ». Malgré deux décennies de législation antiterroriste, il y a une incapacité flagrante ou un manque de volonté d’évaluer à la fois l’incapacité d’agir en amont de la menace terroriste, l’affaiblissement à long terme de la justice française et les violations généralisées des libertés publiques. L’état d’urgence, qui a duré deux ans, est devenu permanent à la suite de l’adoption du projet de loi antiterroriste d’octobre 2017 malgré son inefficacité déjà documentée et son utilisation discriminatoire contre les citoyens de confession musulmane.
Ce rapport met en lumière l’évolution annuelle de l’islamophobie en tant que problème structurel. Des débats publics à la rétractation du droit en passant par le matraquage médiatique, la France de 2017 n’a envoyé aucun signal d’apaisement malgré l’élection d’un jeune président promettant un renouveau. Ce rapport souligne également les défis auxquels sont confrontés ceux qui sont impliqués dans la lutte contre la haine anti-musulmane qu’ils soient fonctionnaires ou acteurs de la société civile. Les recommandations ont été choisies en fonction des échanges de l’auteur avec des organisations de terrain, des fonctionnaires et des universitaires.
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